Devenir musicien, un métier en M : parcours et défis

En France, seuls 15 % des musiciens professionnels vivent exclusivement de leur art. La majorité combine la pratique musicale avec un autre emploi, souvent par nécessité économique. Ce modèle hybride, loin d’être marginal, s’impose comme la norme dans le secteur.
Les dispositifs d’intermittence et les contrats à temps partiel structurent ces parcours, mais leur accès reste complexe. Certains choisissent l’enseignement, d’autres multiplient les collaborations ou recourent à des plateformes spécialisées pour diversifier leurs revenus. Les solutions varient selon les disciplines et les statuts, rendant chaque trajectoire singulière.
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Plan de l'article
- Les réalités du métier de musicien aujourd’hui : entre passion et nécessité d’un second emploi
- Quels métiers en M peuvent s’accorder avec une carrière musicale ?
- Parcours croisés : témoignages et stratégies pour conjuguer deux vies professionnelles
- Ressources, astuces et réseaux pour réussir ce double projet
Les réalités du métier de musicien aujourd’hui : entre passion et nécessité d’un second emploi
Ce n’est pas un secret : la vie de musicien professionnel apporte son lot de satisfactions, mais aussi son cortège d’incertitudes. Pour beaucoup, exercer ce métier de musicien revient à négocier, au quotidien, entre passion musique et contraintes budgétaires. Les données du Centre national de la musique sont sans appel : seuls 15 % des musiciens vivent uniquement de leurs revenus de la musique. La réalité, c’est que la plupart doivent cumuler plusieurs métiers pour tenir le cap.
Trouver un second emploi musicien n’est pas le fruit d’un choix délibéré mais souvent d’une nécessité. Enseigner en école, intervenir auprès de jeunes publics, mener des actions de médiation culturelle, ou même travailler en dehors de l’industrie musicale : les options sont multiples. Certains enchaînent répétition, concert, puis journée de travail dans un bureau ; d’autres préfèrent donner des cours particuliers ou contribuer à des projets associatifs.
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Voici un aperçu des situations rencontrées par ceux qui se lancent dans cette voie :
- Multiplication des statuts : intermittent du spectacle, auto-entrepreneur, salarié.
- Trajectoires diverses : classique, jazz, musiques actuelles, composition, studio.
Dans ce contexte, la carrière musicale se construit sur la polyvalence. Les musiciens apprennent à gérer des projets, à communiquer, à s’adapter en permanence. Rester à flot implique rigueur et mobilité. Chaque contrat se négocie, chaque cachet compte, chaque initiative doit permettre de jongler avec la création et la sécurité financière. Choisir cette route, c’est accepter de ne pas savoir de quoi demain sera fait, tout en goûtant à une liberté rare dans d’autres sphères professionnelles.
Quels métiers en M peuvent s’accorder avec une carrière musicale ?
La double carrière musicien attire par sa souplesse. Certains métiers, parfois à mille lieues de la scène, se marient facilement avec une vie d’artiste. Le professeur de musique reste une option centrale : enseigner au conservatoire ou en cours particulier permet d’organiser son emploi du temps, de transmettre tout en consolidant ses revenus.
On retrouve aussi une large palette de métiers de la musique hors scène. Le luthier redonne vie aux instruments, attire des instrumentistes soucieux de stabilité et d’un métier manuel. Le chef d’orchestre, quant à lui, navigue entre direction artistique, pédagogie et missions ponctuelles.
D’autres musiciens investissent des domaines émergents. Le community manager musique pilote la communication d’artistes ou de labels, jongle avec la stratégie digitale, la veille, l’inventivité. Le musicothérapeute utilise la musique dans l’accompagnement, que ce soit en structure médicale ou en libéral. Cette approche, à la croisée de l’art et du soin, attire de plus en plus de profils.
Le métier d’ingénieur du son offre aussi une complémentarité précieuse : studio d’enregistrement, sonorisation, création sonore… Autant de moyens de rester au cœur de la matière musicale tout en diversifiant ses activités. En réalité, plus la carrière musicale s’affirme, plus les pistes d’évolution se multiplient. Chacun trace sa voie, à la recherche du bon équilibre.
Parcours croisés : témoignages et stratégies pour conjuguer deux vies professionnelles
C’est un fait : la double carrière musicien façonne le quotidien de beaucoup d’artistes. Les journées s’étirent entre répétitions, horaires décalés et arbitrages incessants. Émilie, violoncelliste et autodidacte musique, partage son expérience : « Le matin, je travaille dans la médiation culturelle, l’après-midi, je donne des cours particuliers. La soirée appartient à la scène. Ce rythme, c’est de l’épuisement parfois, mais une vraie richesse aussi. »
Pour d’autres, la formation continue musicien fait la différence. Hugo, passé par le conservatoire, a choisi d’explorer le management culturel. « Une formation en gestion de projet m’a permis de bifurquer, mais cela exige une nouvelle discipline. » L’apprentissage ne s’arrête pas au diplôme : valoriser ses compétences transversales musicien (organisation, écoute, adaptabilité) reste déterminant.
L’importance du réseau professionnel musique ne se dément pas. Rejoindre des collectifs, s’entourer d’autres musiciens, échanger sur les parcours : ces initiatives nourrissent la trajectoire. Voici quelques stratégies qui reviennent souvent :
- Découper son emploi du temps pour préserver des moments de création ;
- Multiplier les collaborations, afin de diversifier ses revenus ;
- Miser sur la formation musicale professionnelle pour élargir ses champs d’action.
Dans les témoignages musiciens, une constante : réussir à combiner deux vies professionnelles relève d’un équilibre à réinventer sans cesse. Savoir rebondir, saisir l’opportunité là où elle se présente, reste la clé.
Ressources, astuces et réseaux pour réussir ce double projet
Pour bâtir une double carrière, il existe aujourd’hui une kyrielle d’outils et de relais. Les réseaux professionnels musiciens jouent un rôle central : groupes privés en ligne, forums spécialisés, plateformes d’échange. Ce sont des espaces où conseils, annonces de concerts, propositions de collaboration circulent sans filtre.
Les outils numériques musique accélèrent tout : partage de partitions, organisation de répétitions à distance, gestion des droits. Des applications permettent de contacter facilement professeurs, techniciens ou autres artistes. Grâce à la diffusion musique en ligne, des plateformes comme SoundCloud ou Bandcamp, ainsi que les services de streaming, ouvrent un accès direct à un public large, sans attendre qu’un intermédiaire vous découvre.
La formation demeure un socle solide. Masterclass musique en visioconférence, stages intensifs, modules courts proposés en conservatoire ou en école de musique : toutes ces ressources viennent élargir la palette de compétences et ouvrir de nouveaux horizons. L’apprentissage ne s’arrête vraiment jamais.
Pour tirer le meilleur parti de ces ressources :
- Travaillez votre présence sur les réseaux sociaux musicien, véritable carte de visite numérique ;
- Entretenez des contacts variés, y compris en dehors du cercle musical ;
- Restez à l’affût des appels à projets ou résidences relayés par les réseaux d’artistes ;
- Intégrez des collectifs pour mutualiser moyens et visibilité.
Entre réseau solide, maîtrise des outils numériques et apprentissage continu, la double vie de musicien prend forme, unique à chaque parcours. Le défi ? Composer, sur la durée, une trajectoire à la fois fidèle à soi et ouverte aux possibles.